[RP] Bon baiser de Bretagne... (par papa)

Elea :

[Dans l'hospice]

Elle avait allerté des hommes trouvés là, et tous avaient compris en lisant l'effroi sur son visage ce qu'elle voulait signifier, ses traits portant encore le rouge de la honte de ne pouvoir faire grand chose, elle avait paniqué et en devint même pâle, le choc quand pour la première fois de sa vie elle se retrouve confrontée à ce que des hommes savent se faire...

Elle accourt alors pour voir si elle ne peut se rendre utile, voir si elle ne saurait aider de ses quelques connaissances en médecine, voire simplement se rendre utile en passant les effets, même l'éponge sur un corps blessé...

Regard timide d'abord, se crispe sous le spectacle qui se joue sous ses yeux, observe tout très attentivement et reprend ses esprits quand une femme de blanc vêtu lui demende "demoiselle, que faites vous là ? Vous êtes infirmière vous ? Si oui, ne restez pas là à ne rien faire et vennez nous aider, il manque de main d'oeuvre à guérir ces deux hommes entre la vie et la mort" ce à quoi elle répond dans un mensonge pieux oui... dites moi ce que je puis faire et je le ferai avec toute la science infuse en mes actes...

"Occupez vous de ce deuxième homme, nous allons vous venir en aide mais sauvons d'abord le premier qui semble récupérable..." lui intime t-on d'une voix bien marquée par le stress et l'incompréhension...

Elle approche alors du corps du Général, beau blond et ma foi bien dessiné, ses mains passent sur son front humide et froid, palpe son visage avec attrait et le dénude déchirant sa chemise, il est sur son ventre posé et cette flèche lui fait peur déjà, elle devrait tenter de l'enlever mais comment faire ?

Le sang sèché sur sa peau froide, elle ne comprend pas comment il peut encore respirer, souffle léger qu'elle ne perçoit qu'au travers des frissons qu'elle déclenche en lui, ses mains fines agripent la flèche qu'elle retire doucement, serrant les dents de dégoût quand la chair se révèle sous les lambeaux de peau... Oh mon dieu... balbutie t-elle alors qu'elle éponge son dos avec délicatesse...

Perdu là au beau milieu de la plaine bretonne il se sent comme mourant, son sang ruisselle doucement de ses plaies et son souffle semble se perdre, regard voilé encore, il ne sait trop où il est, sent chaque de ses sens qui s'éteint, sent la mort qui l'étreint... et s'endort enfin... un long silence, un long moment se passe, rien autour de lui n'est plus perceptible que cette sensation de se sentir partir...

Il ne se rend compte de rien avant son éveil, incapable de dire combien ils étaient, comment on l'a acheminé là, sur cette couche dans cet hospice, il fait jour dehors et tout semble tellement sombre, un gémissement, long râle plaintif quand on le pose, cris de douleur qui le fait s'éveiller brièvement quand la flèche se retire de lui, sentant bien la chair qu'elle arrache avec elle, hélas trop faible que pour beugler encore il se laisse faire impuissant...

Son instinct le lui dicte, il doit vivre et se battre contre la mort pourtant si certaine... alors qu'il blémit de douleur une main rassurante se pose sur sa nuque... il se tait et s'endort alors comme affaiblis, pendant ce temps, Valric est fort bien pris en charge, son dos frissone sous le linge humide le lavant, ses côtes y passent elles aussi, il est bien faible Valmont, bien impuissant devant ce qui lui arrive...

Elea :

Elle l'entend gémir, passe sa main sur sa nuque et lave son dos délicatement, l'eau chaude en son bassin rougit du sang trempant l'éponge, il convient alors de désinfecter la plaie, ce qu'elle fait avec un alcol le faisant gémir sous la douleur à nouveau vrillant ses sens... elle le sent et le sait, l'homme qu'elle soigne et dont elle ne sait encore rien souffre le marthyr, épongeant encore elle parvient à voir le teint de sa peau sous sa vraie couleur... enfin car il faut dire qu'elle n'y croyait plus tant c'était impressionnant...

Vient ensuite le besoin de cautériser la plaie qui encore saigne... il faut faire vite, ne pas perdre de temps, s'y pretter avec science pour lui sauver la vie, se rapelle de cette fois où son père appliqua un fer chaud sur la blessure d'un homme, infirmière... je crois qu'il faut passer celà au fer chaud... dit elle quelque peu hésitante avant qu'on lui réponde que oui, elle ferait bien de stoper le saignement, recoudre et panser...

Une lame orangée qu'elle prend alors et applique sur la peau, odeur de chair fumée qui s'échape tandis que l'homme crie sous la douleur le tiraillant... visiblement ce ne sera pas le seul cris qu'il aura à pousser... mais elle se dit qu'au risque de le perdre, le faire un peu souffir pour rendre son état meilleur ne sera pas chose futile...

Une fois la peau comme la chair réduite à plus rien, le sang cessant de couler, l'hémoragie stopée, un léger sourire masque son dégoût, la médecine supose un estomac qui ne soit pas fragile et si elle parvient à garder ce qui fut son repas, son ventre se serre autant que ses dents... les larmes perlant ses yeux coulent sur la peau du sieur, elle souffre de le savoir ainsi, souffre de se demander comment on a pu lui faire ça... les hommes sont bêtes et méchant dit la Bible et c'est face à ce genre de situation qu'elle en sait tout le sens... courrage sire... je sais que ce sera long et douloureux... lui murmure t-elle au bord du sanglot... être forte elle doit et pour lui le sera.

Celà fait elle ne passe encore aucun bandage mais le fait se tourner avec l'aide d'hommes présents pour ça, tous regardent la jeune fille admiratifs devant ce qu'elle sait faire, mais à la vue de son torse elle se crispe, n'ose pas et puis se force, il est là entrouvrant les yeux, ses lèvres comme voulant articuler quelque chose d'imperceptible... sa main tremble sur lui, ne sachant par où commencer... son choix se porte sur son cou qu'elle lave amplement avant d'aussi le bruler, cris de douleur de l'homme qui l'effraie mais il faut qu'elle continue... elle ne doit pas faiblir et se ressaisir ce qu'elle fait après s'être passée la manche sur son front en sueur... le temps file et sa vie ne dois pas lui filer entre les mains, toute une famille lui fait peut être confiance il faut dire...

Le cou cesse de saigner, il faut laver encore, appliquer un baume et bander... début d'un long et langoureux rituel qui ne cessera que quand tout sera cicatrisé, il a du charme l'homme mais ces blessures resteront encore... elle recoud doucement et savament l'entaille, peu profonde, cette flèche passait un centimètre plus profond et c'est l'artère qu'elle coupait signant ainsi son arrêt de mort assuré...

Vient le tour de l'épaule, complètement arrachée, déchirée, elle lave la belle et pleure aussi de ce triste spectacle, forte elle se montre, c'est comme un christ tombé de la croix qu'elle soigne là... restez avec moi sire, ne vous endormez pas lui dit elle consciente qu'il ne doit pas céder à l'envie de repos qui doit être sienne... son corps au bord de l'hypothermie et le contre effet du chaud sont tentateur dans ce cas là, et la souffrance, heureusement tient un rôle d'éveil... paradoxal non ?

L'épaule désinfectée elle passe le fil à coudre entre chaque partie de peau qu'elle recole, réparant ainsi la carure de cet homme qu'elle sait fort et qu'elle eut préféré choyer dans d'autres circonstances... joue quelque peu rosies elle poursuit sa besogne de longues heures durant, s'affairant à le laver, enlever ce sang sèché, désinfecter les plaies et entailles une à unes, son pectoral droit, son bassin, toujours le même rituel, lavement, alcol, passage au fer chaud, cris de douleur et traits de torpeur sur le visage d'un homme blessé comme tant d'autres ont du l'être, jettant parfois un regard sur l'autre homme, Valric dont on s'occupe bien aussi...

Revient sur le corps du Commandeur dont elle ignore tout, elle se retrouve ici à la suite d'un rêve répétant ces gestes que son père avait un jour fait devant elle... étrange coïncidence, trouble pensée qui lui viennent... et ci c'était un signe ? Passons... Soignons et sauvons la vie d'un homme... du moins faisons tout pour qu'il ne meure pas sans qu'on se soit battu se dit-elle... les bras troués par les flèches, il faudra un grand effort aussi...

Un à un elle les nettoie, les désinfecte et les dépouille de cette partie de trop, le métal au dedans incrsuté, cris de douleur encore, sa main se veut rassurante sur le front du beau blond, cautérise ses plaies et recoud le tout, comme si ce matin elle avait pour besogne de recoler un homme tout entier... absurde de se retrouver dans telle situation, déjà en son esprit l'envie de lui parler, savoir pourquoi, savoir qui peut être, mais vivra t-il assez longtemps pour lui dire ? Celà va de soi qu'il est faible et a perdu du sang... beaucoup de sang...

Une aide qu'on lui donne alors pour passer un bandage le long de son torse, comme si on embaumait le corps enfin lavé de tout ce qui a pu lui causer cet état... reste le genoux en lequel la flèche est trop incrustée que pour qu'elle sache la retirer, ce sera son voisin, homme virile et plus costaud qu'elle qui va s'y coller, ajoutant encore un strident cris mêlé du craquement de la rotule au long chemin de croix du Général dont il ne semble rester que la dépouille, corps sans vie qui n'a d'autre envie que de beugler semble t-il... chuttt ça va aller sire lui dit elle passant une main appitoyée sur son visage...

Il ne reste plus que peine et pitié pour un tel état, l'homme réduit au statut de légume et dont la vie ne tient qu'au savoir faire de ceux et celles qui s'affèrent autour de lui... elle nettoie la plaie doucement sachant bien que trop de cris vont plus que le rendre faible... elle panse enfin le genoux cerné d'une solide atèle et quand tout semble achevé, il est treize heures... longue opération, très long travail effectué là... se recule de deux pas et tombe au sol sous le choc, contre coup qu'elle n'a pu retenir alors que celui qu'elle a soigné sombre dans un coma... temps se fait pour le Très Haut de décider le concernant, il en va de même pour Valric...

[Quelques jours plus tard]

Celà faisait maintenant quelques jours qu'il sentait qu'on prenait soin de lui sans pour autant ouvrir les yeux et prendre le temps de savoir qui s'y afffaire, tout ce qu'il sait c'est cette sensation de mains de femme lavant son corps, le massant et changeant ses pansements, les fils sur ses plaies tirent et clà lui donne une impression douloureuse, son corps se répare lentement mais surement de l'attaque subie, il n'a pourtant pas en mémoire le détail des faits, tout ce qu'il sait, c'est le froid, le contraste du sang chaud sur sa peau ruisselant et son souffle se coupant de plus en plus...

Il se souvient de cet instant, celui de la mort le prenant sous son aile, l'enserrant dans ses bras et lui souriant, lui demandant de la suivre, de ne plus se battre mais poser les armes, prendre son envol une fois pour toute et lui offrir cette dernière danse qu'elle lui demande...

Depuis le froid, il y avait eu les soins, la douleur à l'arrachement des flèches, un semblant de paix quand le baume s'appliquait d'une main savante sur son corps meurtri et la douceur des bains prodigués chaque fois, lavements qu'on lui fait avec délicatesse, la douceur du sein maternel lui revenant en pensée se sachant si bien pris en charge...

Cet après midi là, le soleil brille au dehors, il fait beau comme un matin de printemps qui cette année serait en avance sur le temps, les oiseaux piallant déjà et un fin parfum de soupe aux septs légumes se fait sentir dans la pièce, le bol posé près de lui, sur la table il tourne son visage et y trouve encore une miche de pain qu'il caresse du regard, trop faible encore pour se mouvoir par lui même, il ne sait manger et se demande si la personne qui fait ça cherche à le torturer... la faim le tiraillant il cherche une présence dans ses allentours et perçoit une silhouette avancer vers lui avec en main une cuillère...

Fin sourire qui se dessine sur ses lèvres, la laisse approcher et ferme les yeux inspirant profondément, les mots qu'il va articuler seront les premiers depuis un long moment de silence où il n'avait connu rien d'autre que le repos, sommeil dont il ne s'éveillait que pour prendre la soupe et au contact de l'éponge glissant sur son corps...

La demoiselle dont il ne sait rien se pose alors sur le bord du lit et passe sa main sur son visage, prend son pouls et il ouvre les yeux souriant... articulant avec peine un demat... qui êtes vous ? Où suis-je ?

Eléa :

Dans un radieux sourire elle approche et se pose sur le bord du lit de l'homme, son regard le couvant avec toute la douceur qu'une femme peut avoir, passe sa main sur sa joue caressant son visage et lui sourit quand il lui parle et la regarde... je suis Eléa... jeune habitante qui vous à trouvé mourrant dans la campagne, non loin d'ici, Valric pour sa part est à côté de nous, derrière le rideau, il se remet plus vite que vous, moins gravement blessé aussi...

Elle n'ose encore introduire les questions auxquelles elle aimerait tant qu'il réponde... prenant la cuillère qu'elle trempe dans la soupe pour touiller un peu, ne quittant pas son regard pour autant elle se lance finalement... je me suis occupée de vous depuis ce jour là... il y a une semaine que vous n'avez dit mot et celà fait seulement trois jours que vous mangez correctement... comment vous appellez vous sire ? Et pourquoi êtes vous dans cet état ?

Apeurée qu'il lui refuse audience et ne lui réponde elle pose délicatement un drap sur lui, de sorte que s'il renverses la soupe il n'y en aie pas partout... prend ensuite la miche qu'elle rompt et en trempe un bout dans le breuvage remplis de bonnes choses, une recette de grand mère qu'elle sait apprécier et qui, elle l'espère, plaira à son patient, homme duquel elle s'occupe comme s'il était son propre enfant, s'y attachant de plus en plus chaque jour...

Fin sourire qu'il arbore quand elle porte le pain à sa bouche étant resté sous silence face à ses questions, lui adresse son regard le plus avenant, un éclair de délectation s'y lisant quand elle lui donne le repas...

Il prend en bouche et mastique lentement, difficilement encore car ses blessures lui font mal, même s'il ne crie pas tout le temps, la douleur est bien présente, les baumes et tisanes l'apaisent mais rien ne suffira à faire cesser les cris de son corps qui se répare...

Quand enfin il a avalé sa bouchée, de peu d'enthousiasme lui répond je suis Valmont... sinon sur la raison de mes blessures... et bien je n'ose encore vous dire... il se trouve qu'un de mes escorteur m'a été fourbe... il a vendu notre trajet contre quelque écot que je supose venir de haut... et je ne me rapelle de rien d'autre mais peut être saurez vous m'éclairer vous... sourire encore quand elle porte la cuillère à ses lèvres... prend la soupe et s'en délecte... mhhh un délice, c'est de vous ce potage ?

Il la regarde longuement encore, silencieux avant de lui dire... merci pour vos bons soins mais si vous voulez, je puis vous conter mon histoire...

Eléa :

Elle s'occupe à lui donner la soupe, le regarde manger, le trouve si beau quand il se repaît, sous le charme qu'on sait lire en son regard elle est là silencieuse et l'écoute, son coeur bat en sa poitrine quand il lui parle, elle écoute chaque de ses mots et le regarde si fièrement, prenant conscience qu'elle est face à un homme aussi grand qu'elle ne sait encore qu'il est sombre...

Avide de détails et de tout savoir de lui elle pose une main sur son bras, trempant l'écrin bleuté de ses yeux en la ténèbre de ceux du Commandeur... parlez moi sire, dites moi tout Valmont, j'aime vous entendre et apprendre sur vous sera comme une consécration... lui dit elle la voix trempée de l'émoi qui lui vrille le corps... frissons au goût d'interdit... le danger se veut être des plus attirants n'est-ce pas ?

Souriant en coin il la regarde et termine son repas se laissant aider, quand son bol est vide et que le pain est mangé, il se pose en position assise et regarde la jeune fille, l'entend qu'elle lui demande de parler et s'expliquer sur lui, son passé, son histoire... et bien je vais résumer mon histoire pour vous alors...

Souriant doucement il inspire profond et se prépare à expliquer cette longue partie de sa vie... tout commence avec la fuite du Roergue... un long voyage que je fais pour échoir en Artois, la vie toujours la même, les soirées de libertinage et de choses affreusement horribles que je faisais, des vols, des délits passible de beaucoup... sourire et rire nerveux quand il repense... père et mère morts, tante martine vivante et m'ayant tout appris... j'ai quitté le Roergue pour les routes donc... je n'ai fais que semer la panique et le trouble là où je passais...

Sur la raison de ma présence en Breizh... un coup raté à Mayenne... nous avions tout préparé mais un léger soucis à fait que (bug en fait -_-') nous avons été mis en procès en Maine moi et mon Commandeur du Centre... celà dit, nous avons pris la route de Bretagne pour la plupart avant de nous éparpiller pour ne plus rien causer de troublant... léger sourire en coin, il ne dira pas que quelque chose se préparait ailleurs qu'en Breizh, zone qui n'était que sur leur route pour y aller...

Ainsi je suis homme de combat vous voyez... je fais la guerre comme d'autres font l'amour quoi que je le fasse assez bien celà... mais sur le chemin du retour j'ai apparement été vendu par un de mes hommes de main... pour une bouchée de pain me voici ici à vous parler alors que normalement j'avais à être ailleurs... mais je ne regrette rien de celà... au contraire je suis très heureux maintenant... il la regarde alors se taisant et cherchant à percer la signification du reflet en ses yeux...

Elea :

Elle l'écoute souriant puis s'applique une dernière fois à vérifier que tout soit bien sur lui avant de sursauter d'un oubli... oh Valmont, je dois me retirer un temps... pardonnez moi celà mais il faut que j'aille au marché... je repasserai plus tard... elle se lève ensuite dans une fine révérence le salue non sans lui sourire et s'élance toute virevoltane vers la sortie...

Valric :

[Un peu plus tard dans la journée]

Alors qu'on l'avait soigné, lavé, nourri, et laissé se reposer il se réveille et regarde autour de lui... quitte son lit et passe devant le Commandeur, sans mot dire le salue d'une signe de la main et se dirrige vers la sortie de l'hospice, réaction étrange qui est sienne ici, il n'a jamais fait ça, mais tenant un vélin en main on pourrait deviner qu'il suit des instructions...

Sortant dans un pas décidé il avance déjà bien remit de l'incident, sanglante attaque certes mais lui fut moins gravement touché que Valmont, cet homme à qui d'ailleurs il doit la vie...

Il s'éloigne dans les rues, se fond dans la foule jusqu'à ce que finalement personne ne remarque que cet homme ne fait pas partie des meubles... c'est tout Valric, il sait se faire discret, sait se fondre dans le décor si bien pour ne montrer sa vraie nature...

[Un peu plus tard dans la soirée]

Personne ne venait, il se fait bien ennuyer là à rester seul et ne rien faire... le temps passe longuement et celà devient de plus en plus difficiel de rester allité, il tente alors un premier essai, tente de se relever et marcher...

Ses pas sont forts lents, il peine à tenir debout, quelques étirements qu'il effectue l'aident bien mais il lui faut sa canne pour ne pas défaillir encore, il serre alors les dents et mord sur sa chique comme on dit chez nous... il marche donc lentement faisant quelques pas vers la sortie avant de revenir, toujours prenant appuis sur cette canne qu'il tient à main gauche alors que la droite longe le mur...

Quelques instants de repos il hôte alors ces habits de patient qu'on lui avait passé sur le corps pour reprendre sa tenue noire, celle de Commandeur Général de la horde, tenue qu'il porte constament, son collier de Commandeur et ses épaulettes ayant cependant souffert de l'attaque, on croira le voyant, ne croiser qu'un simple homme du monde...

Celà fait il arbore un sourire satisfait très vite gommé par la douleur lui revenant, c'est que ses blessures ne l'ont pas quitté elles... il est encore bien arrangé mais se bat contre lui même, contre ce mal, cette torpeur qui le ronge... il veut sortir prendre l'air et surtout retrouver son bon ami Valric, son comportement l'ayant intrigué... il sort alors et inspire profond cet air frais et froid qu'il apprécie fort, l'hiver étant sa saison préférée pour ce qu'il représente la lutte du corps contre les éléments...

[Dans la ville]

Ayant quitté l'hospice, il marche, il guêtte... cherche Valric qui ne pourrait pas être ailleurs tout de même... faisant le tour des étales du marché il sourit de voir ce que ces gens au fond ont une certaine joie de vivre, sourit de voir que ce bretons au fond ne sont pas si méchant et vils, et somme toute bien différents des françoys...

Leur parler qu'il saisit très difficilement c'est dans un sourire qu'il articule son premier Noz Vat à cette mère de famille le saluant pour lui souhaiter la bienvenue dans la ville de Felger... Pour sur que cet acceuil lui plait, au moins il est moins brutal que celui d'une armée voulant mettre fin à ses jours, plus chaleureux aussi que le tribunal du duché qui lui avait fait, bien qu'il soit fautif au départ, procès pour manquements divers...

[Taverne le Troubanou]

Vint heures, il marche depuis deux heures en la ville, s'épuise doucement, se sent pris de soif et se dit que voir des gens pourrait être bien plaisant, prendre la ripailles et se rincer le gosier pourquoi pas ? Après tout, si un repas succulent l'attend à l'hospice, ce ne lui fera pas de tort de se changer les idées...

Poussant la lourde porte il regarde la tablée, entre dans un pas hésitant, difficile est la situation de handicap qu'il a, les bandages sur lui faisant impression de faiblesse, pourvu que personne ne se mette en tête de l'agresser, il serait contraint pour une fois de poser les armes sans un seul combat mener...

Avant de poser sa cape sur le porte manteau il salue poliment... Noz vat dan holl... puis se dirrige vers un siège où pensif il s'asseoit levant son bras et se commandant de quoi boire, un verre de ce délicieux nectar mielleux qu'est le chouchen... trugarez dit-il encore avant d'offrir une tournée générale comme il aime le faire... la tavernière s'écriant "yec'hed mat dan holl" et d'autres encore hochant la tête pour le remercier... qui est - il cet homme au fond ? Cet étranger qu'on voit entrer ici pour la première fois... va savoir hein...

Assis et écoutant entre deux mots qu'il couche sur le vélin écrivant à sa tante Martine, il ne se rend pas encore compte du destin qui l'attend...

Del :

[Taverne Le Troubanou]

Elle avait couru dans le noir, les joues ruisselantes de larmes et elle s’était arrêtée devant la porte du Troubanou. Elle haletait et tentait de se calmer, les émotions se bousculaient en elle : chagrin, colère, détresse, détermination... [Elle venait d’expliquer à Luis qu’elle voulait rester en Bretagne mais lui tenait à partir, mettant ainsi fin à leur relation.]

Après quelques minutes Elle essuya ses larmes avec sa cape, prit une grande inspiration et entra dans la taverne saluant sans vraiment faire attention aux personnes présentes.
Elle prit une chaise et s’installa lentement. Ses yeux étaient rougis et gonflés, difficile de faire comme si de rien n’était… On lui demanda comment elle se portait : bien, évidemment tout allait bien, n’est-ce pas ?

Les conversations reprirent, les tournées défilèrent et elle vidait consciencieusement chaque verre mais il était évident qu’il y avait un problème car Délicia ne souriait point et ne disait mot. D’ailleurs un inconnu assez proche d’elle s’inquiéta tout de suite de son état mais bien sûr, elle lui répéta que tout allait bien.
Quelques instants plus tard il s’approcha, se pencha vers elle et lui dit, plus doucement cette fois :

« Etes-vous sûre que tout va bien dame ? Vous avez une petite mine… »

La voix était douce et grave, elle inspirait la confiance. Délicia leva lentement les yeux vers lui et le détailla un instant du regard. Qui était cet homme ? Il portait une longue crinière blonde, son teint était pâle, ses yeux la fixaient avec douceur et l’interrogeaient. Il avait une carrure imposante et semblait assez grand, son corps semblait couvert de bandages…mais il avait un charme indéniable. Et c’est là, sans prévenir que les larmes refirent leur apparition sournoisement dans le bleu des yeux de la jeune femme. L’homme parut touché et lui tendit un mouchoir pour essuyer ses larmes.

Trugarez Messire, je vous prie de m’excuser….on ne se connaît même pas et voici que je pleure devant vous !

Ce n’est rien voyons, je comprends. Il posa une main réconfortante sur l’épaule de Délicia et lui sourit doucement. Permettez-moi de me présenter alors, je suis Valmont.

Et moi je suis Délicia Elara de Rieux, enchantée Sire.

Elle lui sourit tristement…et c’est là qu’elle le remarqua : il avait une façon peu commune de la regarder, il y avait un éclat particulier dans les yeux de cet homme, et dans son état, elle était incapable de dire quoi…

[Taverne "le Troubanou"]

Assis sur sa chaise, il papote, écoute, observe, ses blessures encore lui font mal, le pansement fort bien fait mais pour combien de temps encore ? Rien ne dira si la jeune Eléa n'a pas commis d'erreur ou si ses plaies ne vont pas se rouvrir... il regarde les gens et se demande de plus en plus ce qu'il fait encore là à une telle heure... il le sait, du repos il doit prendre...

La porte s'ouvre et une femme entre... elle semble jeune, triste aussi, les yeux comme perlés de larmes qu'elle aurait à l'instant versé et dont le cours se serait pourtant stopé du seul fait de sa volonté de ne paraître que bien dans sa peau à la vue de tous et toutes... mais plus que la conviction qu'elle sait mettre en ces "oui je vais bien", ses yeux la trahissent, et il le remarque s'inquiétant de son état...

Alors qu'il lui demande si tout est en bon ordre, elle lui répond encore une fois, comme à tout le monde, que oui... difficile de lui mentir ou lui cacher quelque chose à lui, il sait trop bien déchiffrer ce qui rend triste ou heureux quand pourtant on voudrait mettre toute la raison du monde à convaincre du contraire... se levant ensuite il avance vers elle et se penche à bonne distance pour les bienséants, geste saint de sa part, geste prude mais qui pourrait choquer la belle demoiselle, il le sait mais s'en fiche pourvu qu'elle sache que son état l'inquiètte... rares sont les fois où il se montre gentil et attentionné avec sincérité, il faut dire, cette fois là, c'est en plein coeur qu'il a été touché par la tristesse trop bien impreignée sur le visage de celle dont il ignore encore la raison à ses larmes... la voix douce et posée il lui demande encore du haut de son imposante taille... Etes-vous sûre que tout va bien dame ? Vous avez une petite mine… lui qui n'est que puissance et dont le visage inspirera plus vite la méfiance que la confiance parle ici comme rarement il le fait...

Elle avait peut être achevé de pleurer avant d'entrer on ne saura au fond jamais... mais une chose marque son esprit, elle se remet à verser l'encre de ses yeux dont le bleu se déteint dans un sublime reflet... sans attendre il porte sa main à sa besace et prend un mouchoir en soie plié qu'il lui offre gentillement... tenez, prenez ceci pour sècher vos larmes, vous avez ma foi de trop joli yeux que pour qu'ils souffrent de larmes lui dit-il avant qu'elle ne le prenne et lui réponde en s'excusant de pleurer devant lui...

Ah qu'il aimerait casser la retenue et la prendre en ses bras, sans la connaitre mieux et ne sachant rien de ce qui la chagrine ainsi, tout pourtant il peut deviner de sa souffrance... tout ou presque car l'homme devine, il parie sur la vie, parie sur les faits mais peut toujours se tromper... s'il lui parle de son amour et qu'il fait erreur, la dame ayant peut être raison à pleurer pour la vie d'un être cher ? Soit dit en passant il a l'intuition qu'il ne fait erreur et voudrait tellement oser... mais ne le fera pas...

Ce n’est rien voyons, je comprends. Dans un sourire doux il pose une main réconfortante sur l’épaule de la demoiselle disant encore... Permettez-moi de me présenter alors, je suis Valmont... ce à quoi elle opine se présentant elle aussi comme étant Délicia Elara, de Rieux... regard intense, cherchant à la deviner mieux, jamais encore il ne l'avait croisée, jamais non plus ne lui avait parlé ni même imaginé qu'un jour lui arrivasse cette rencontre...

Se voulant rassurant et gentil, sincère et attentionné il ne la quittera pas de la soirée tant qu'elle ne lui aura tout dit, il est ainsi lui aussi... homme perfide parfois qu'il sait être, avec et envers elle il mise sur la justesse et ne craint rien, pas même le courroux des dieux de lui parler et se montrer tel un vaillant ami quand bien même il ne sait pas dire si elle le prendra comme tel et acceptera de lui parler... le ton dévot il questionne encore, plus insistant, son regard aussi plus pénétrant, se fait presque envoûtant dans le but de savoir ce qui mine ainsi le moral d'une demoiselle qui pour lui, est évidement trop fleurie que pour devoir souffrir un jour... Allons, parlez moi gente demoiselle, dites moi ce qui ne va pas, je suis là pour vous écouter et peut être, je l'espère vous aider devenant cette épaule sur laquelle sans crainte aucune, vous viendrez dire tout ce qui vous fait tant tant de peine... lui dit il espérant déjà qu'elle se confie fut-ce du dixième ce sera sa victoire... homme d'honneur qu'il veut être, il se montre attentif à ses ennuis quand bien même elle pourrait le repouser furieuse de le voir oser... mais son instinct lui dit que ce soir qu'elle ne le fera pas, parler elle fera mais que celà prenne la nuit voire la semaine, la ténèbre s'estompe et laisse un homme de bien pour le temps qu'il faudra !

Délicia :

Il était doux et prévenant, visiblement il savait parler aux femmes.

Après un moment, n’obtenant aucun aveu de la part de la jeune bretonne, il se leva pour aller devant l’âtre et s’accroupit pour attiser les braises avec le tisonnier. Les conversations allaient bon train, l’ambiance était agréable.

Tout à coup, se redressant, Valmont se figea et blémit juste avant de s’écrouler lourdement sur le sol.
Délicia, qui ne l’avait pas quitté du regard, se précipita en criant son nom et s’agenouilla à ses côtés. Elle aperçut une auréole rouge s’agrandissant rapidement sur sa chemise. Elle la souleva et, sortant son poignard de son étui à la taille, elle coupa les bandages vermeil du mieux qu’elle pouvait.
La plaie avait été soignée mais s’était rouverte, elle était profonde et saignait abondamment.
Elle cria, se tournant vers les autres, paniqués, qui hurlaient en tout sens :

Vite, apportez-moi de l’eau et des linges propres !!! Il est blessé, il perd beaucoup de sang !

Une dame lui apporta ce qu’elle demandait et après avoir trempé l’étoffe dans l’eau elle lava doucement la plaie. Essuyant, tamponnant et rinçant l’étoffe dans l’eau jusqu’à ce que la plaie soit visible nettement. Un homme l’avait aidée à placer Valmont correctement, il se tenait là et l’assistait. Elle pressa fortement pour stopper l’hémorragie tout en vérifiant son état. Il respirait toujours, il semblait faible et souffrait visiblement. Elle se pencha vers son visage et lui dit doucement :

Ne vous en faites pas Valmont, tout va bien se passer, je m’occupe de vous.

Elle avait passé son enfance dans un haras et, même si cela pouvait faire sourire, elle avait vu faire de nombreux soins aux chevaux. Une plaie était une plaie après tout !

Après un moment, elle relâcha la plaie et la désinfecta avec un peu d’alcool. Valmont se raidit et poussa un gémissement plaintif. L’autre homme qui s’était éloigné revint ensuite avec le tisonnier rougeoyant pour cautériser la plaie.

Laissez-moi donc faire, Délicia, ce ne sont pas des choses à voir pour une jeune dame comme vous…

Elle s’écarta alors pour laisser place à l’homme et se mit à hauteur du visage de Valmont, se tournant pour ne pas voir. Elle lui prit les deux mains et se penchant dans une attitude maternelle et protectrice lui murmura encore quelques paroles réconfortantes.

Dans quelques secondes ce sera terminé, serrez mes mains, courage ! Ca va bien se passer…

L’homme appliqua le tisonnier sur la plaie. Le petit bruit et l’odeur qui suivirent furent horribles tout comme le cri de Valmont qui se raidit de tout son long, serrant avec une force inouïe les mains de Délicia. Il lui lança un regard vitreux auquel elle répondit pour l’apaiser. Elle épongea ensuite son visage avec un linge humide et propre qu’on lui avait apporté. Elle lui caressa doucement la joue lui murmurant encore des paroles réconfortantes.

Ensuite, lorsqu’il fut un peu calmé, elle alla chercher dans sa besace une fiole contenant un onguent cicatrisant et désinfectant. Autrefois, elle avait appris à en confectionner avec des plantes pour soigner ses chevaux. Elle en appliqua délicatement du bout des doigts en sentant déjà Valmont s’apaiser quelque peu.

[Taverne le Troubanou]

Doux, prévenant, attentionné, avec un sourire calme et reposant il s'adresse à elle, tente de lui apporter un certain réconfort, fait de son mieux, il n'est pas habitué à ça, il sait que la vie réserve parfois des surprises et qu'elle fut la sienne de se savoir dans d'aussi bonnes intentions aussi facilement...

Perfide il se montre d'habitude et il sait cacher son jeu, mais ici il n'est pas question de jeu, c'est un homme de coeur qui s'émeut et naît, c'est un homme chaleureux qui veut tendre sa main et réconforter, bien qu'elle ait un certain charme, bien qu'elle ait des yeux qui ne méritent de pleurer, bien que tant de choses, il ne veut que lui rendre sourire et sècher ses larmes...

Quand enfin revient le calme, que les conversations reprennent, il se laisse bercer, rêvassant puis se lève soudainement pris de froid... se dirrige vers l'âtre et pose une buche sur le feu avant de jouer du tisonier...

Jusque là tout va bien, tout est bien dans le meilleur des mondes concernant ses plaies, pour un trop court moment car il n'a pas le temps de se relever qu'un violent spasme lui tiraille le corps, se pencher il n'aurait jamais du... la plaie dans son dos s'est rouverte, tremble et se fige avant de s'effondrer au sol dans un claquement violent de son corps sur le plancher ciré de la taverne de nanou...

Un filet de sang perle sa peau, imbibe son vêtement dangereusement, perdant conscience sous le choc physique, il ne perçoit rien de ce qui se joue autour de lui, une femme crie, sa voix lui laisse penser que c'est délicia, celle qu'il avait consolé, alors qu'autour d'autres cris et même des aneries de quelques débiles présents là se font entendre...

Ne vous en faites pas Valmont, tout va bien se passer, je m’occupe de vous. lui chuchote t-elle quand sur lui elle se penche, mais combien de temps s'ést écoulé, combien de sang à t-il perdu ? Il ne saurait dire, ne saurait imagine tant son corps ne répond plus que par cette douleur qui le vrille, la reconnaissant à peine il sent ses mains sur les siennes et les agripe comme avec l'énergie du désespoir, redevenant mourrant sur le plancher qu'encore un peu avant il foulait d'une démarche assurée, il se retrouve face à ses sens, ses faiblesses, ses blessures... Dans quelques secondes ce sera terminé, serrez mes mains, courage ! Ca va bien se passer… rassurant murmure de la voix de celle qui avait donné l'alerte et s'était inquiètée de son état avec toute la ferveur qu'un fidèle Valric y aurait mit...

Un homme alors se sert du tisonier pour cautériser sa plaie mettant en garde la jeune femme de ce qu'elle ne devrait assister à tel spectacle, chose que pourtant elle fait, avec science et brillo... quel talent que le sien il faut dire... le fer chaud sur sa peau se colle, brulant jusque sa chair, le sang cessera de couler au moins mais laissera une odeur de viande rotie et affecte, on est homme et se découvre quelques imperfection... heureusement qu'on en a pas conscience... crispastion totale de ses muscles, cris stridents de douleur, spasmes violents, il est dans un état second et le plus laid qu'on lui ait connu...

A peine le connait - elle qu'elle n'hésite pas à user de ses talents de médicastre pour lui panser ses plaies, et l'aider à se reprendre quand soulagé de la torpeur il recouvre le contrôle du corps assomé qu'est le sien...

Apaisé de son regard en le sien, rassuré et rattaché à la vie de ses mains serrant les siennes, cette femme qui était entrée comme blessée était plus que certainement entrain de lui sauver la vie ce soir au milieu d'une foule ne saisissant rien du comment ou du pourquoi de la chose...

Aidé par elle il se relève et regagne sa place, marchant doucement prenant appuis sur son bras d'un côté et de sa canne à dextre, il prend enfin place sur un siège et lui chuchotera peu après sa reconnaissance... merci très chère amie de ces bons soins que vous me portez... comment pourrais-je vous remercier ? la voix calme et posée à nouveau, son souffle plus en paix, il parle ici comme un rescapé sauvé de justesse de l'étreinte d'une mort certaine... ne quittant pas son regard pour autant il attend sa réponse avec l'impatience de l'homme voulant savoir pourquoi et cherchant déjà à comment lui rendre homage de tant de gratitude envers le parfait inconu qu'il est...