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| [Martine] Dussais-je tout perdre je t'aurai mienne... | |
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Invité Invité
| Sujet: [Martine] Dussais-je tout perdre je t''aurai mienne... Jeu 14 Mai - 23:50 | |
| [Sur la route depuis le fort]
Nuit noire, l’aube encore loin de pointer le cortège avance. Allure galopante, temps qui presse, nullement envie de s’arrêter juste filer. Au plus vite ils arriveront au plus vite les choses iront.
Encore une absence, une en trop ? Elle ne sait mais c’est devenu un impérieux besoin. Que dira t-on d’elle là bas ? Que penseront les gens, ses frères et sœurs d’armes lui tiendront-ils promesse et seront-ils indulgent si par hasard elle devait faillir ? Trop de question qui hantent l’esprit de la belle, beaucoup trop de considérations et les heurts multiples que son départ pourra causer, ceux qu’on dit haut et fort et ceux qui seront passés sous silence mais dont le parfum et l’amertume marquera ses rapports avec elles et eux dans la suite, elle en a bien conscience, trop même mais n’en a cure.
Cette femme sait ce qu’elle a et plus encore sait ce qu’elle veut, aussi regrette elle ce qu’elle n’a pas et risque de ne pas avoir un jour si les décisions ne sont prises à temps, si les gestes ne suivent le verbe.
Elle avait pourtant cherché le rythme à donner à ses jours, tout tenté pour que ce soit possible, pour qu’enfin lui vienne le temps de satisfaire aux besoins qu’elle avait fait naître dans l’âme d’une autre. Pas un homme auparavant n’avait eu cet homage de la part de la blonde, pas un seul n’avait su lui faire changer d’avis, de route et d’aucuns n’était parvenu à l’arracher au fort… Casanière elle avait toujours été et ne le quittait que pour s’en aller chasser des âmes fraiches, de la chair facile à dévorer quand c’étaient de voraces apétits qu’elle cherchait à satisfaire.
Cette fois tout était différent, non pas un homme mais une jeune femme avait fait naître en elle un besoin lancinant, un puissant feu dont elle ne cernait pas l’éclat avec assez d’effroi que pour savoir garder prudence. L’impudique libertine plus réputée pour le nombre de cœurs brisés et la perversion de ses actes que pour ses bonnes grâces s’était ainsi laissée séduire, peu à peu pièger et avait perdu la raison depuis ce jour où la prude angélique lui adressa missive.
Le temps passait alors comme se passe un film dont la seule scène serait cette prière, cet appel qu’elle ne savait plus faire que lui lancer. Entre chaque ligne ce sont des gestes qui se détaillaient, entre chaque mot, un triste et poignant sanglot de lassitude qui se peignait. Son cœur tiraillé, déchiré par le manque qu’une femme savait si facilement lui inspirer. Obscène et interdite passion à cette époque.
Cela fait quelques heures qu’elle et ses quatres escorteurs font route, la forêt sera bientôt passée, la première cité très acceuillante et fort belle à vivre sera un point de passage pour la journée, se reposer un peu, juste ce qu’il faut, quelques heures avant de reprendre la route vers le début de soirée, car il est bien connu que chevaucher de nuit est plus discrèt, car il est bien connu que ces gens ne sont pas des plus reccomandables et qu’ils gagnent leur pain en en dépossédant les autres.
Il se peut fort bien encore que ce ne soient là que quelques mise en bouche pour ce que le voyage à comme objet premier. Un combat se pourrait bien éclore si la demande n’obtient satisfaction. On à vu des hommes tenaces par le passé mais celle-ci, cette belle blonde aux allures plus vengeresse serait à même de remuer ciel et terre et vider l’eau de la mer pour obtenir ce que plus que tout elle sait désirer, combative et ardente elle est, virulente et dangereuse elle peut se faire et ses actes sont un venin puissant quand il est question de s’en aller prendre ce dont elle veut être la seule détentrice, en l’occurrence ce corps, ce cœur, cette âme, la petite angélique.
Jamais Martine n’avait donc ressenti le pouvoir de tant concéder, de tout laisser derrière elle un jour et s’en aller prendre la route, se lancer à la poursuite d’une destinée qu’il lui faudrait en dépit de tout cacher. Celle qui avait pu des années durant se jouer de tout homme croisant son chemin se retrouvait changée, muée en pantin d’un désir bien trop interdit. Est-ce ce goût de péché disgrâcieux qui l’attirait tellement ou autre chose chez cette jeune demoiselle ? [Background - partie 1]
Pour faire la lumière sur cette première question, il convient de retracer le passé, revenir en arrière jusqu’au soir de leur rencontre, quand la douce avait cèdé. Elle s’était décidée ce soir là de passer du temps dans la taverne municipale, non pas à faire la cour aux sieurs qu’elle y aurait croisé mais de défier les gens et outrer à toute convenance, tout regard se posant sur elle comme dans un jeu pervers aurait aussitôt déclenché une déferlante d’indécence. Entra enfin une famille, le père bien connu dans le village et dont l’aura certaine ne l’eut impressionné que dans la mesure ou sa recherche de plaisir l’eut exigé. Elle sait louer les hommes et leur grandeur quand il est question de les apater. Sans cela, ce n’est que perte de temps et elle ne s’y méprend donc pas. La mère, vertueuse dame cherchant à donner à sa fille la meilleure éducation en vue du mariage nécessaire et usuel était entré silencieuse d’abord mais avait su épouser une rigidité sans pareille quand il lui fut demandé de donner son avis sur les mœurs, étrangement portées à débat ce soir là. Quant à la demoiselle, ce n’est pas qu’elle fut belle ou rare dans son genre mais dès son entrée, les regards s’étaient accolés à elle et tendaient à devenir son ombre.
Cela, la blonde ne l’avait pas perdu non plus, ses sens en éveils, un nouveau défi pour elle, briser le travail d’un père et d’une mère, rendre coupable du pire outrage une jeune pucelle peut être déjà promise mais à coup sur passible de damnation dans l’idée où elle lui cèderait. Ce qui n’était qu’un démoniaque apétit se révèlerait plus tard comme le coup de glas d’une époque qui sera révolue, mais elle ne le soupçonne pas, sa seule préocupation étant de possèder cette perle, d’en faire un oiseau pour le chat qu’elle serait alors avant de la rendre plus catin qu’elle n’a jamais osé l’être.
Devant un feu dansant elle avait pris soin de détailler son corps, longuement l’avait déshabillé du regard comme pour l’initier à cet art interdit, conditionner sa peau à recevoir ses caresses, ses baisers ensuite. L’approche se serait jouée comme celle du chasseur guêtant sa proie, tout eut été question de temps, prendre le temps et s’assurer de la revoir. Trouble jeu que celui là, s’appliquer à séduire une jeune femme, mais où va le monde ? Où allait-elle, Martine ? ! Qu’était – elle devenue ou que n’avait-elle jamais été pour orchestrer cette pièce dont le théâtre n’attendrait jamais pour seul public que les inquisiteurs ?
Sombre science que la sienne, douce mort à laquelle – inconsciente peut être – elle avait su se promettre. C’était là une proie idéale pour satisfaire à un jeu des plus déchirant et pourtant ce n’était pas ce parfum de cendre pointant à l’horizon qui la ferait reculer. Dès que l’idée lui avait caressé l’esprit il était courru d’avance qu’elle mettrait tout son temps, son tallent à remplir ce carnet de route bien sombre puisant son essence dans les perversités d’une âme dont la noirceur et l’avidité de sang frais n’a pas de limite… |
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| Sujet: Re: [Martine] Dussais-je tout perdre je t'aurai mienne... Dim 17 Mai - 15:00 | |
| [Background - partie 2] Elle s’y était assez bien prise pour l’aborder, dans le plus grand naturel, en qualité de femme de bonne mœurs qu’elle savait paraître elle avait ouvert la conversation avec la mère de l’enfant. Les deux femmes allaient échanger quelques mots sans jamais que l’homme ne bronche et dans la plus grande incrédulité, candide aussi, la bonne dame se laissait aller au plaisir d’écouter Martine qui ne voyait déjà que la réussite lui sourire.
Au petit matin, le lendemain c’était l’Eglise qui devenait le théâtre d’un jeu bien fourbe et rondement mené par la libertine qui tout de noir vêtue était allée se ranger tout près de sa nouvelle amie. Le mère d’angélique ne se doutant encore de rien restait une sage ouaille pour les paroles sonnant faux mais tellement convainquantes de la belle blonde.
C’est que notre perverse sait se faire le porte drapeau d’une bienséance dont elle ne pose jamais le geste or que pour l’occasion elle se donnera toute la peine du monde s’en faire le plus retentissant écho.
Ainsi s’était passé la messe, au cours de laquelle, entre deux sermons du prêtre – saint homme qui ne jure que par la foi qu’il dans la profonde bétise de l’homme et en appelle aux anges de l’Apocalypse dès lors que l’hérésie lui paraît dans la moindre attitude du moindre concitoyen – elle se rendait victorieuse d’un autre combat, celui là même qui allait conditionner la suite pour ses projets. La mère avait – trop rapidement voire trop facilement – accepté l’idée que sa fille passe quelques après-midi dans la companie de Martine, laquelle se chargerait de lui inqulquer l’art de bien dire.
C’était donc décidé, le samedi serait journée dédiée aux lettres, un brin de culture ne pouvant faire que du bien au bagage d’une gente demoiselle dans l’âge de l’hymènée. De là, notre libertine n’aurait que plus facile à convertir la pucelle à ses jeux interdits. |
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| Sujet: Re: [Martine] Dussais-je tout perdre je t'aurai mienne... Dim 17 Mai - 19:11 | |
| [Background - partie 3 : Un samedi comme un autre]
Ce samedi là, la belle blonde avait tout agencé pour l’occasion, sa demeure avait été revue de font en comble, tout ce qui pourrait choquer devant être caché au regard, cette statue d’un homme lié à sa belle, magnifique sculpture digne d’un Phidias représentant cette emprise qu’on a sur celle qui nous cède quand s’amourachant de sa croupe on sait la rendre folle… le tracé du bras allant mourir par la main agripée dans sa chevelure, les traits d’un visage extasié, ceux d’un corps n’étant plus qu’un objet dans son plus simple appareil tout comme ceux du dos d’un homme qui n’est que puissance et bestialité, état second. Les tableaux également, ces peintures qu’elle a et qui repeignent diverses scènes dont l’objet premier est l’abandon de lui pour elle, d’elle en lui…
Le hall d’entrée était donc sobre de tout, le salon de même que la bibliothèque – qui donne sur le boudoir par une porte – et qui serait l’endroit où se dispenseraient les dits cours avait été épurée de toute lecture interdite, ces livres que l’Eglise reprend dans son célèbre index mais que la fourbe à su se procurer ne devant surtout pas éveiller la curiosité des gens de lettres tels qu’une mère léguant sa fille aux bons soins d’un professeur dont elle ignore heureusement toute la réputation.
En début d’après midi, on avait sonné deux fois la cloche, la victime et sa mère étaient donc bien arrivées, et d’un pas pressé et avec tout le cérémoniel on les avait convié avant de leur servir le thé dans ce vaste salon emplis de lumière, les carreaux donnant une vue sur les jardins au dehors, une belle journée d’été. Magnifique spectacle qu’offrent ces jardins, le regard s’y promène et ne peut s’en détacher, tout y est fait comme pour tenter, attirer, merveilleux mariage d’étrange et de sublime, et les fontaines et statues ne sont qu’enchanteresses, tout ce qu’il est de plus charmant s’y retrouve, on croirait un semblant d’Eden, jardin interdit aux damnés. C’est que Martine à toujours eu de bon goût et combien savait – elle le pouvoir de ses propriétés, ô qu’il est simple et aisé de tromper.
Ainsi se passait la prise de contact entre Martine et sa proie, elle qui avait eu tout le temps de l’observer dans cette auberge d’abord, à l’Eglise ensuite, pouvait ici encore tenter de mieux cerner sa timidité, imaginer comment s’y prendre pour briser la glace, tenter de voir si, la jeune avait en elle assez de courrage que pour s’exprimer en présence de sa mère, ce qu’elle fera aussitôt que lui sera demandé comment elle trouve leur salle de travail…
Le thé achevé, les bienséances n’en finissant plus, le temps qui passe et déjà l’heure pour celle qui est en trop de prendre congé, convenant de quand elle viendra récupérer son enfant, espérant que tout se passera comme il se doit, lui intimant de ne pas mal se conduire non sans promettre la punition allant de pair à tout écart. Sourire en coin de Martine qui ne laisse rien percevoir d’autre qu’une satisfaction certaine, peut être ce brin de moquerie dans le regard mais rien de suffisant à éveiller les soupçons. Elle avait rassuré, assuré même que tout se passerait pour le mieux, qu’elle saurait prendre et ceuillir ce jeune esprit et le ramener à elle s’il s’avèrait qu’elle fut trop vagabonbe.
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| Sujet: Re: [Martine] Dussais-je tout perdre je t'aurai mienne... Dim 17 Mai - 19:12 | |
| [Background - partie 4 : Un peu plus tard dans la journée]
La mère partie, les domestiques à leurs tâches, le temps à la prise de contact verbale, bien que les regards n’aient jamais manqués, bien qu’elle l’aie dévorée et redévorée en faisant connaissance, notre perverse tentait d’instaurer un climat de confiance. Paroles complaisantes, louant son charme, sa taille fine, cette gentillesse dont elle transpirait n’avait d’autre but que de se faire voir comme une amie d’abord, une protectrice enfin.
Elle approchait lentement, tenait de mieux la cerner cette petite, ses traits, son visage sans cesse l’obsédant, seule une pensée lui venait à l’esprit mais il convenait de la mettre à l’aise, c’est ainsi qu’il lui fut proposé de prendre place sur le sofa, prendre ses aises, de la laisser parler elle-même. Timidement elle n’avait fait que répondre à ces questions que lui posait Martine, ces questions sur elle, ce qu’elle voulait, ses désirs, ses rêves d’enfant, comment elle voyait la vie plus tard, après le mariage…
Martine avait tout écouté, tout bien enregistré mot à mot, histoire de ne pas perdre le fil et de raisonner ensuite, tenter de lui faire comprendre certaines choses au travers de cette leçon sur l’art de bien dire, sur la façon de tenir un discours et faire l’apologie d’une vie autrement différente. Ne boudant pas son plaisir, ne faisant que presser les choses, aller trop vite en besogne, exprèsssément la troubler car l’enfant qu’elle est ne saurait saisir avec l’esprit d’un adulte ce qu’on vient lui conter. Quel plaisir prenait - elle, s’amuser de la sorte à semer la discorde dans les idées d’une demoiselle prude et promise au mariage, dont on avait déjà décidé du destin, à tout le moins en avait – on omis de la préserver des personnes qui ne cherchent que cela, des proies faciles, novices en Amour, victimes le premier soir et perverses le lendemain. C’est cela qu’elle se préparait à faire, subtil office qu’elle tiendrait et élogieux discours sur l’art de se rendre maîtresse de son corps.
Ainsi la demoiselle se mettait plus à l’aise, chaque parole de Martine, chaque question et son écoute n’avaient de cesse de lui faire croire dans le bien qu’elle disait lui vouloir… « Sais tu ce que c’est que le mariage ? » lui demandait – elle entre deux considérations qu’elle plaçait sur la question. « Voudrais tu un jour ressembler à une femme libre et accomplie, qui ne vit pas pour ce que les autres décident mais de façon autonome ? » léger sourire, se voulant rassurante avant de lui avouer que « j’y suis arrivée tout au long de ma vie et je pourrais t’apprendre cela à toi qui encore jeune et inocente ne sait pas ce que l’on peut trouver derrière un mariage et sa nuit de noce où c’est plus que notre vie qui change et se voit volée par un homme ».
Intriguée qu’elle était, la belle Angélique ne savait que répondre, ces questions là étaient tout sauf un sujet de conversation pour lequel on lui avait donné la parole, tout ce que sa mère et son père avaient jugés bon de lui dire est qu’un jour sa main serait demandée, qu’un jour elle serait mariée, femme d’un homme qui pour elle et sa dote aurait eu quelque intérêt. « Eh bien non je ne sais rien de tout cela, encore moins comment vous avez pu faire mais contez moi donc plus long sur ce qu’est ce danger… » lui répondit – elle de plus en plus intéressée, l’âge jeune, l’âge ingrat sans doute devait faire que tout interdit ou semblant d’interdit revêtait un certain attrait, chose très vite perçue par notre libertine qui naturellement n’allais faire qu’en jouer à l’extrême…
Ne cessant pas de détailler son corps, son visage, ses cheveux d’un noir jais sublime dont les boucles avaient cette allure tentatrice, les traits du visage d’une peau pure, claire, ainsi aurait-on pu la nommer. Ses joues rosies, son regard perçant, d’un grenat éclatant alors que le rouge de ses lèvres avait tout d’un appel à l’amour. « Vous êtes d’une rare beauté savez vous, il serait domage qu’un seul puisse en profiter, et cela je le dis sachant bien que ce ne serait que lui qui tirerait du plaisir à vous aimer, les femmes comptant pour bien peu dans notre temps… » Ces mots lourds de sens pour la belle avaient choqué la demoiselle, pas encore mariée je suis que déjà vous voulez me voir brûler en enfer » répondit-elle avant de se faire couper net « mais l’enfer n’est-il pas de mener cette vie en esclave d’un homme ? Je le crains. » Tel un couperet, l’effet de cette phrase fit trembler la prude qui se leva pour aller vers la fenêtre, retrouver un semblant de paix dans ce trouble s’étant imiscé en elle par ce dialogue qu’on lui proposait alors.
« Vous me troublez Martine, cessez cela et revenons en à l’objet de ma venue ici, le cours je vous prie de bien vouloir me donner sinon je crains de devoir m’en aller » supplia t-elle, une larme perlant son œil avant de ruisseler sur sa joue pour venir ensuite mourir à ses pieds. Cela était tout ce que voulait produire notre libertine, un cœur troublé est un corps fragile et plus facile à charmer, se levant et se dirrigeant vers elle, il ne lui restait plus qu’à jouer de ses mains sur cette peau tremblante.
[ Afin de ne point trop verser dans l’interdit et pour ne pas heurter le lecteur sensible, nous avons jugé bon de ne pas nous étaler sur cette partie du texte qui suppose certains faits dont l’histoire serait réservée à un public averti et nous sauteront dirrectement vers la suite des évènements qui seront restitués tels qu’ils sont suposés s’être déroulés ]. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Martine] Dussais-je tout perdre je t'aurai mienne... Lun 25 Mai - 18:27 | |
| Cette partie du texte fait suite à la partie censurée.
[Background : partie 5 : le lendemain matin]
La nuit s’était passée dans un acte d’amour aux allures dilluviennes, ni l’une ni l’autre n’avait voulu défaire l’étreinte de leurs corps l’un à l’autre accolés. Dès l’éveil, alors que dehors il faisait magnifique, les deux femmes se regardèrent, sans mot dire d’abord, n’échangeant que quelques caresses et baisers. La main de Martine dans les cheveux de sa belle, son regard au plus profond du sien tandis que son amante lui caressait la joue. S’en était donc fait d’elles deux, d’une nuit de luxure était née une passion sans nom. « Qu’avons-nous fait ? Qu’allons nous devenir ? Oh mon Dieu, comme je suis confuse ! » échappa enfin Angélique, complainte à laquelle Martine n’adressa pour réponse qu’un « chutttt » doublé d’une caresse de sa main redessinant ses lèvres afin de la rassurer avant de poursuivre « ne nous inquiétons de rien, vivons simplement… »
La journée débutta dans cet échange avant qu’on ne vienne sonner dehors, inquiète c’est la mère d’Angélique qui arrivait, se demandant pourquoi sa fille n’était pas rentrée comme prévu, tant de choses troubles ayant pu se produire aussi… On lui répondit que la jeune demoiselle était à sa toilette et qu’elle serait bientôt prêtte à quitter les lieux, sans omettre de lui offrir le thé, ce qu’elle accepta pénétrant la demeure pour la seconde fois.
Une demi heure avait passé, le temps pour les deux amantes de se faire belle, se rendre présentables sans oublier quelques accords destinés à garder le secret quant à la tournure des évènements. Il ne fallait pas prendre le moindre risque et veiller à ce qu’elles puissent encore se revoir… telle était leur commune intention.
Toutes deux revêtues d’une robe de couleur jaune et cernée d’un ruban orangé sur le tour de taille, le bustier en dentelle blanche ainsi qu’un chapeau orné de quelques fleurs de lilas on eut dit deux jumelles faisant leur entrée sous les yeux d’une mère tantôt affolée, tantôt rassurée. « Bonjour à vous gente dame » entonna Martine avant de se justifier « pardonnez moi de n’avoir laissé rentrer votre enfant qui s’est endormie pendant la lecture que je lui ai fait sur un auteur antique » justification faite, léger sourire dans un regard franc et avenant, confiante cette mère de famille ne pouvait que se réjouir d’une telle gentillesse. « Eh bien vous m’en voyez navrée mais j’ose croire en ce que ma fille aura su se faire, ou saura se faire pardonner… » remarque à laquelle la libertine adressa une demande dans sa réponse : « en revenant aussi appliquée et avide d’apprendre qu’elle le fut hier après midi ».
Quelques mots encore, le thé ensuite terminé, le temps était aux salutations, ce qui se passa sans aucun mal apparent. La mère et sa fille enfin partie, elle se retrouvait seule, seule pour une semaine, non sans avoir la garantie de la revoir mais déjà la quittait – elle qu’une étrange sensation de manque, trop forte, trop puissante lui serra le cœur, la belle s’effondra et ne reçut personne du dimanche, on ne la vit pas à la messe car trop de peine se serait lue sur son visage combien terni de l’emprunte de cette envie d’elle inassouvible par un caprice du destin. Pourquoi une fille ? Pourquoi maintenant ?
Sortie au jardin notre libertine ne voyait qu’une chose, n’avait qu’une pensée… chaque fleur qu’elle humait n’égalait pas ce parfum si capiteux et que déjà elle adorait. Aucun coup de vent se perdant dans sa chevelure ne la quittait sans lui rappeler la douceur de sa main sur elle. Et c’est ainsi qu’elle se coucha dans la verte pelouse, recroquevillée sur elle-même, une main serrant son bassin et l’autre servant d’appuis à son visage, une larme perla son regard, elle ruissela sur sa joue avant de venir mourir sur sa lèvre, subtil goût sallé qui lui fit songer à cet arôme de la peau de son amante. Encore une fois elle se laissa aller, dans un songe la posséda, trouva l’écrin de ses yeux, la soie de son corps au sien enlacé, cette étreinte brève et aussi vive que l’est ce plaisir qui vous tiraille au terme d’un ébat sans égal.
« Que vais-je donc devenir ? Je ne puis pas vivre sans elle, je le crains et pourtant il le faut, cette douceur sera trop vite jetée dans les bras d’un homme qui me volera tout ce que j’aime prendre chez elle » pensa t-elle un éclair de colère naissant en ses pupilles. Il lui aurait bien plu d’arrêter le cours du temps, le faire durer l’éternité et toujours plus se serrer contre cette jeune demoiselle qu’au départ elle avait désiré séduire ignorant que ce serait pour en tomber amoureuse.
Pour le dîner elle ne mangea que peu, les domestiques s’étonnant de cette perte d’apétit n’osèrent toutefois lui en demander la raison. Était-ce l’assaisonement des viandes qui n’était pas assez relevé ou la soupe trop pauvre en bouillon ? Non, sinon Martine l’eut dit réclamant que soit préparée meilleure pitence pour le soir. Au souper s’en serait de même, tout sur son visage le laissait présager, ses tisanes servies n’avaient pour la plupart pas étés touchées, ne parlons pas du courrier qu’elle laissa là sans l’ouvrir, sans même lire la lettre de son neveu lui demandant des nouvelles. Si elle s’était dérangée pour inspecter ses correspondances ce n’avait été que dans l’espoir vain de trouver une missive de la part de sa belle. Des larmes et quelques suppliques avaient étés son lot dans cette journée, elle ne trouva le sommeil que bien tard dans la nuit à la suite d’une lecture d’un recceuil de poésies louant l’acte d’amour. Sommeil bien lourd dont elle s’éveilla le lendemain toujours hantée par cette pensée prenant des allures obsessionnelles.
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